(Olivier Dufour)
Itinéraire: depuis le refuge Cita di Mantova atteint la veille.
Descente à Indren, ancien téléphérique d'Alagna, remontée du glacier de Bors (altitude minima 3200 environ) jusqu'au pied de l'arête sud-est de la Punta Giordani: la cresta del Soldato. Jusqu'à la Pyramide Vincent, puis descente voie normale jusqu'à Mantova.
Magnifique course, cadre superbe et tranquillité garanties.
Conditions générales: bonnes. Le vent sévit depuis le sud-ouest, mais l'arête est quasiment abritée. On retrouve le vent au sommet de la Pyramide, 70-80 km/h.
Matériel: corde 30 m suffisante pour l'arête, mais nous avions plus long pour la descente glaciaire. 2-3 coinceurs mécaniques de taille moyenne bienvenus. Sangles (le rocher est parfois très abrasif).
Horaire (en prenant des photos): départ Mantova 5h30, pied de l'arête 7h30, Giordani 10h, Pyramide 11h30, Mantova 13h.
Accès en partie en glace (glacier d'Indren, glacier de Bors), peu crevassé, fait en crampons. Rimaye visible, passage sans problème.
Rocher bien sec sur l'arête. Nous avons évité un névé dans la partie inférieur, par la droite en restant sur le rocher (aérien). Le rocher est globalement sain voire excellent si on reste bien sur le fil tout le temps.
Passage clé: il s'agit d'une dalle de 25 m, 2-3 pitons en place qui protègent bien mais passage de IV obligatoire et assez fin. Relais sur coinceurs au sommet du passage.
Entre Giordani et Pyramide Vincent: nous avons pu effectuer les 2 passages en neige (quasiment horizontaux) sans remettre les crampons car le regel était faible. Glace sous jacente par moment. Pour prendre pied sur l'arête rocheuse après la Giordani, on effectue un crochet par la droite derrière un gendarme monolithique, le rocher est brisé voire pourri, passage exposé versant est. Le rocher est ensuite excellent jusqu'au sommet.
Descente de la Pyramide Vincent: nombreuses crevasses, neige molle et trace très marquée. Un gros pont de neige vers 4000 n'inquiète personne (on ne voit pas son épaisseur en suivant la trace), pourtant il est bien pourri ! Certains passent dessus et sur tout le glacier sans encordement, ou encordés très courts.
Des séracs bien bedonnants dominent la trace vers 3800, comme d'habitude.