Fini de raconter l'âge d'or de l'alpinisme, mais pas forcé d'oublier le Cervin pour autant tout de même !
Pour cette fois nous conterons une petite anecdote, sûrement un peu oubliée et qui est arrivée au célèbre alpiniste Autrichien : Hermann Buhl.
C'est l'été 1950 et Hermann, qui n'a pas l'intention de la coincer ( ahahah, qu'est-ce qu'on s'marre), est à Zermatt pour gravir la face nord du Matterhorn. La météo n'est cependant pas bonne et cet objectif devra être abandonné.
Une journée de beau temps tout de même le décide lui et ses amis d’escalader la face est du Rothorn de Zinal. Paroi rocheuse de plus de 700 mètres, raides, gravie deux fois seulement.
Le soir à Zermatt ils fêtent leur victoire dans une taverne. A minuit Hermann raccompagne ses amis qui partent à moto. La vallée est déjà interdite à la circulation à moteur, ils profitent donc de la nuit pour braver cette interdiction. Le moteur refuse de démarrer et Hermann pousse la moto presque jusqu’à Täsch. Il remonte ensuite à pied à Zermatt avec l’intention de monter au Cervin par la voie normale du Hörnli. Il atteint vers 07h00 du matin le refuge.
Cette petite mise en jambe représente déjà au bas mot près de 1800 mètres de montée après avoir fait la veille le Zinalrothorn !!!
Il ne s’attarde pas au refuge car c’est déjà tard et engage l’ascension proprement dite. Il atteint le sommet vers 11h00. Il redescend côté Italien et rejoint le refuge Duc des Abruzzes à 14h00. Un orage éclate à peine après être entré. Il a soif. Dans son livre il écrit : « J’ai terriblement soif. Boirai-je de l’eau de glacier ? Non, je commande du vin rouge. Un litre. Je suis en Italie et le vin, même à cette altitude, est la boisson la moins coûteuse. C’est ainsi que j’apaise ma conscience d’alpiniste. Dès le deuxième verre je sens un bien-être extraordinaire m’envahir. Après le troisième, je vois le monde en rose et lorsque la bouteille est vide, la vie me paraît tout bonnement splendide. »
Encore un exemple que le vin rouge est bon pour la santé et les performances en montagne. (Comme François d’Haene)
La pluie a cessé. Il quitte le refuge chantant et riant et retourne au refuge du Hörnli en passant sous la face sud du Cervin jusqu’au Furggenjoch. Son état d’euphorie se dissipe progressivement. Il échappe de peu à une chute de pierres mais se tord la cheville en courant se mettre à l’abri. Il sera au Hörnli vers 17h00 mais ne peut y rester car bondé.
Il redescend à Zermatt en boitant et sera à son hôtel (une grange vers Winkelmatten) à minuit.
Il reste dans son « hôtel de la grange à foin » pendant trois jours à cause de sa cheville foulée et se dit que pour lui il n’est plus question d’alpinisme pour un certain temps.
La fin de ce récit est particulièrement à méditer.
Pendant son repos forcé il se trouve avec un aimable monsieur, d’un certain âge. Il Contemple le Cervin de l’aube au soir. Il a fait une tentative il y a quelques jours, mais une faiblesse au coeur l’a contraint à renoncer. Le rêve de sa vie restera à jamais irréalisé.
Buhl s’en va et dit : « le vieux monsieur est encore assis à la porte de notre hôtel quand je reprends, en boitant, le chemin du retour. Celui qui aime à ce point les montagnes mérite aussi le nom d’alpiniste… »
NB : Tiré du livre de Hermann Buhl « Du Tyrol au Nanga Parbat »
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