Informations du 1er juin 2020 (Olivier Dufour)
Conditions générales : la combe à Marion est encore très enneigée dans les 2/3 supérieurs. Nous avions pris crampons et piolet, qui ont été bien utiles à la descente, et utiles mais surtout confortables pour rejoindre l'attaque de la voie dans une neige déjà ramollie. Plusieurs reptations créent des sortes de rimayes (près du départ et au sommet), nous avons bien observé où passer, sans difficulté actuellement.
L'arête ainsi que le passage de désescalade à la descente sont bien secs, certaines parties parfois un peu grasses, mais sans aucune gène.
L'environnement enneigé et l'usage de matériel d'alpinisme rend cette belle ascension assez complète, sans jamais être difficile.
Plusieurs cordées ce jour, nous étions les premiers (départ parking 7h45, retour 15h). Le son des clarines de la marche d'approche fut hélas rapidement remplacé par celui des motos qui montaient le col des Aravis !
Accès : sente assez marquée dans l'herbe, puis un grand névé au fond du torrent que nous avons remonté (chaussures rigides agréables), puis sente rive gauche après une courte traversée horizontale.
Attaque : on trouve un enneigement continu 100 m avant l'attaque. Nous avons utilisé les crampons pour rejoindre facilement l'attaque et s'assurer sur l'un des premiers ancrages.
Arête : nous avons fait des relais pour les 3 premières longueurs (corde 50 m), et les 2 dernières. Tout le reste aux anneaux ou à corde tendue, à 15-20 m maxi. On trouve des spits assez réguliers, parfois espacés dans le 3ème quart assez facile, où des sangles sont utiles.
Descente : le passage de désescalade sous le sommet est sec, il est possible de faire un rappel (un maillon en place), la désescalade n'est pas très difficile si on passe au bon endroit (d'abord rive gauche puis rive droite).
Nous avons mis crampons et piolet à partir du col, trace de descente marquée, en neige qui ramollissait bien cette après-midi (14h environ). Les névés permettent de descendre assez bas.
Commentaire : Course d'arête sur un rocher calcaire de bonne qualité et très bien équipée. La vue sur le massif du Mont Blanc et les massifs environnants est imprenable.
A notre grande surprise, nous avons pu observer une colonie de vautours fauves. Par contre, les bouquetins et marmottes ne sont pas au rendez-vous !
Compter 1h30 de montée du Col des Aravis au pied de la voie, par un sentier raide et pas toujours évident à trouver.
Vu notre arrivée un peu tardive au pied de la voie et des grimpeurs déjà engagés dans les premières longueurs, nous avons préféré éviter les 3 premières longueurs et rejoindre directement le départ de l'arête en empruntant les rochers et pentes d'herbe faciles menant au col où commence l'arête proprement dite.
Pour cette première partie, nous avons progressé corde tendue (encordement à 25m), puis avons tiré des longueurs sur les 4 dernières longueurs.
Compter 2h30 jusqu'au sommet. La descente quant à elle, s'effectue par une sente cairnée en direction du col situé NW entre la Pointe du Chatelet et la Pointe de la Blonnière. Passage rive gauche d'une gorge entre des blocs rocheux (1 spit + cordelette et maillon rapide). Puis rive droite en traversée (2 spits d'assurage) pour rejoindre le sentier menant au col.
Nous avons ensuite rejoint le départ de la voie par un sentier raide et caillouteux (bonnes chaussures conseillées). Il n'y a plus de neige dans le couloir.
Matériel: corde de 50 m, 8 dégaines, 2-3 sangles pour relier les relais (équipés de 2 spits non reliés). Pas besoin de coinceurs.